Qualifier son projet de pop expérimentale serait un euphémisme ; dire que sa musique relève de la pop française, de la house électrique des clubs underground ou d’une expérimentation quelque peu animale ne couvrirait pas l’ampleur de sa vision artistique. À la croisée des chemins, entre autres, de Yelle et d’Agar Agar, l’éclectique et pourtant terriblement cohérente Museau sort, plusieurs années après la sortie de son tout premier single, un premier album attendu nommé « Royal Câlin » ; rares sont les projets qui couvrent l’ampleur du spectre des capacités artistiques d’un-e artiste, et pourtant, celui de Museau en fait partie. Jonglant entre le français et l’anglais, la finesse et la bestialité, tout en proposant un univers taillé dans la dentelle, Museau conquis tout-e auditeur-ice qui croiserait son passage. En écoute ci-dessous.

Que vous vous trouviez assis-e à votre bureau, dans les transports en commun, sur la route le soir ou allongé-e dans votre lit : l’écoute de « Royal Câlin » se fera quoi qu’il arrive dans les meilleures conditions.

Dès l’introduction, son univers musical se dessine ; c’est surtout après l’écoute d’un titre que l’on a eu en boucle au fil du temps que l’on commence à découvrir l’ampleur de l’univers sonore qu’elle travaille et qui se trame depuis des années – avec « Under The Gun » en featuring avec un artiste nommé Christine, Museau réinvente à sa manière les contours d’une pop langoureuse et électrique. Et cet univers se voit décliné en mille facettes ; écouter « So Far Away » puis « Rodeo » revient à regarder à travers un kaléidoscope dans lequel on aurait savamment agencé indie pop, house et hyperpop, le tout en slow motion.

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Et Museau poursuit sa course, jouant au funambule – bandant les yeux de son auditoire, elle est capable aussi bien, dans « Sneezing Reverse », d’effleurer une house expérimentale qui n’est pas sans rappeler les débuts de Machine Woman, tout en nous emmenant dans un bain pop expérimental à la voix aussi torturée que mélancolique dans le titre suivant, à savoir « La Horde ». Et même lorsqu’il s’agit d’écouter des titres 100% instrumentaux, sa patte – sans mauvais jeu de mot – s’y retrouve ; le concept même d’album, qui devenait presque désuet à force de voir sortir des singles et des EPs toutes les semaines, reprend tout son sens dans cette oeuvre.

« Entourée par la horde,
Qui grogne le plus fort ? »
– Museau – La Horde

« Royal Câlin » est un objet artistique qui se révèle, sans grande surprise, être un tour de force artistique qui nous emmène dans des territoires sonores contraires sans pour autant jamais nous perdre. Même lorsqu’il contient de l’ASMR canin venu d’une dimension parallèle.

On vous laisse sur la live session de « Ride On », tournée avec le dispositif rouennais reSET dont nous avions parlé il y a quelques mois !

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Museau est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming. Vous pouvez également la suivre sur Instagram !

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About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

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