On démarre la semaine sur les notes éthérées des musiques ambiantes, néoclassiques et electronica. Comme dans beaucoup de genres musicaux, les innovations, les variations et les interprétations personnelles des codes de ces genres sont infinis, rendant chaque nouvelle addition et chaque nouvelle sortie s’apparentant à ces genres musicaux spéciale et unique. On partage avec vous aujourd’hui nos récentes découvertes en la matière, incluant aussi bien des titres entièrement composés sur des instruments organiques que des explorations électroniques ; vous avez là la bande son d’un voyage en terres sauvages sur lesquelles le brouillard se lève peu à peu.

On écoute donc les derniers (et parfois les premiers !) titres de Ink Sticks & Stones, Javier Márquez, Le Grand Salon, Lisandro Rodríguez, Amir, King Zausage et Michael Donoghue !

Ink Sticks & Stones VASTE

Ink Sticks & Stones – Vaste III

On démarre notre playlist avec les variations néoclassiques de Ink Sticks & Stones et de son EP « Vaste », qui s’avère être son premier EP du genre. Laissant de côté ses premières amours infusées à la musique acoustique emplie d’accords de guitare, elle plonge cette fois-ci dans le doux monde de la musique mi-ambiante mi-néoclassique et nous envoûte de notes de piano et de violon, principalement.

Aujourd’hui on se concentre sur « Vaste III », premier single ayant annoncé la sortie de l’EP. Certainement le titre le plus aérien de tout l’EP, il fait la part belle aussi bien à des notes de piano brut se perdant en réverbération, soutenues par des accords de violon suivant la progression du piano, le tout pour un résultat à la fois rêveur et faussement épique.

Si vous avez apprécié « Vaste III », nous vous conseillons fortement d’écouter tout l’EP ; une histoire prend place et transcende les titres pris à part de manière individuelle, offrant à tout un chacun un voyage éthéré au dessus des arbres. Car oui, chacun des titres de l’EP est également accompagné de visuels de haut vol !

Javier Marquez Solace

Javier Márquez – Solace

On poursuit avec « Solace » de Javier Márquez, un titre se trouvant lui aussi à la frontière des musiques ambiantes et néoclassiques. Javier Márquez en est loin d’être à son coup d’essai ; il écrit et joue de nombreux instruments, mêlant des influences ancestrales à des rythmiques et productions plus moderne. Actif dans le milieu néoclassique & world depuis 2012, il a même été récompensé pour le titre d’introduction de son dernier album : « Around the autumn equinox » lui a en effet valu le Hollywood Music in Media Award en 2020.

Aujourd’hui on se concentre sur « Solace », le troisième titre de son dernier album « The Shelter Point » ; si l’album en lui-même s’avère être un voyage qui semble nous ramener en terres hispaniques d’antan, « Solace » est sans doute le titre le plus aérien de ce dernier. Léger, il laisse un duduk Arménien s’exprimer en douceur sur des nappes ambiantes jouées au piano, qui s’entremêlent à merveille, rappelant quelques titres de la grande Agnès Obel à ses débuts.

Encore une fois, on ne peut que recommander l’écoute complète de l’album, en particulier si vous appréciez les instruments à vent, les instruments d’époques et de cultures variées et les musiques instrumentales, on ne peut que vous souhaitez une excellente découverte !

Le grand salon le calme gouffre de la désolation

Le Grand Salon – Le Calme Gouffre de la Désolation

On plonge cette fois dans le monde de la musique ambiante avec Le Grand Salon, un artiste canadien qui vient d’inaugurer son entrée sur cette scène avec un premier titre équivoque, intitulé « Le Calme Gouffre de la Désolation ». Si le titre lui-même inspire des émotions variées, à son écoute, on comprend l’ampleur de ce dernier ; si les nappes éthérées nous apaisent à la manière des titres de Marconi Union, le piano, quant à lui, évoque une mélancolie infinie, explorant toutes les dimensions de cet ambivalent sentiment sous forme de notes aériennes et éparses. Et pour cause : l’artiste évoque que ce titre a été grandement inspiré par son amour pour l’hiver québécois ; le titre évoque le calme ressenti lorsque l’on se trouve à la fenêtre d’une pièce de son chez-soi, et que l’on regarde se dérouler devant soi les grands événements de la nature.

« Les images que j’avais en tête lorsque j’ai commencé à composer étaient celles d’un désert gelé et balayé par le vent. […] Je ne l’ai pas écrit pour évoquer la tristesse ou l’isolement à proprement parler, mais plutôt pour évoquer une sorte de tranquillité, de calme ou de paix face à de tels événements«  – Le Grand Salon au sujet de son titre « Le Calme Gouffre de la Désolation ».

Le Grand Salon est le pseudonyme de l’artiste Pier-Luc Boivin, un artiste qui a longuement évolué au sein des sphères de l’industrie musicale avant d’officialiser sa carrière en tant qu’artiste solo, et en tant qu’artiste de musique électronique et ambiante. Jouant entre instruments organiques et productions électroniques, ses titres ont évoqué d’une esthétique lo-fi/lounge vers la musique qu’il produit aujourd’hui. On reste à l’écoute : un EP de trois titres arrive d’ici peu !

Similaire à cette sélection : hauméa selects #4 : voyage au coeur de la musique ambiante avec C.M Jenkins, Omantra, Away From The Earth, Chris Other, Olec Mün, Raffael Seyfried ou encore Scholler !

Lisandro Rodríguez – Mentira

On met un temps de côté toute production électronique ; faites place au dernier titre du compositeur Lisandro Rodríguez, un compositeur connu pour ses oeuvres personnelles que pour les bandes son qu’il a pu composer. Aujourd’hui, on écoute un titre intitulé « Mentira », qui fait suite à un album sorti l’année dernière. Entièrement joué au piano, il expose sans effet aucun des émotions brutes, sincères ; « Mentira » signifie « mensonge » en espagnol, un intitulé qui dénote tant le morceau auquel il est associé est doux, calme, et reposant. Doit-on y voir là une manière de dire que les mensonges ne sont doux que lorsqu’on ne les détecte pas ? Comme bien souvent, ceci relève de l’interprétation de l’auditeur, aussi ne pouvons-nous prétendre en détenir la réponse.

Lisandro Rodríguez est un compositeur de musique ambiante et néoclassique actif dans le milieu depuis les années 2000. Originaire des îles Canaries, il crée en 2005 « Syncronica », un label lui ayant permis de commercialiser les bandes son qu’il composait ainsi que les productions d’autres artistes de son entourage. On attend sa prochaine sortie, intitulé « Tara », avec impatience !

Amir Rise from Depths of A preliminary Youth

Amir – Depths

On laisse les îles Canaries derrière nous, direction le Liban cette fois-ci : sur notre chemin on croise Amir, un jeune producteur qui se joue des codes et genres musicaux établis afin de produire une musique qui lui est propre, qui lui ressemble et qui fait écho à ses nombreuses influences. On s’attarde tout particulièrement sur « Depths », un titre issu de son album « Rise, from Depths, of a Preliminary State of Youth » ; si l’album reflète les divers instants de notre enfance qui ont inspiré nos moments créatifs et qui ont permis d’exprimer sans l’aide de mots nos émotions diverses et variées, « Depths », quant à lui, évoque en particulier les rencontres ayant eu lieu durant notre jeunesse.

« Depths parle essentiellement des expériences et rencontres que les jeunes font et qui se reflètent dans leur art« Amir au sujet de son titre « Depths ».

Ainsi, après une introduction très introspective et réfléchie, on se laisse porter au gré des accords progressifs joués au clavier électronique, évoquant aussi bien la répétition de certaines actions effectuées durant l’enfance qu’une certaine forme d’urgence, certainement induite par la rapidité à laquelle les accords dudit clavier évolue. Et si vous avez apprécié ce titre et que vous avez un certain penchant pour les musiques organiques ayant un aspect expérimental, on vous recommande l’écoute complète de son album sorti il y a un mois jour pour jour !

King Zausage Near Bonix

King Zausage – Near Bonix

Notre playlist touche presque à sa fin, ce qui veut dire que le tempo s’accélère et que l’on entre dans le doux univers de l’electronica. Pour effectuer cette transition en douceur ceci dit, on écoute le dernier single de King Zausage, un producteur de musique électro-ambiante ayant démarré sa carrière en tant que curateur pour divers festivals à Hong Kong. Aujourd’hui, il évolue dans le domaine des musiques électroniques, et marque un penchant affirmé pour l’ambient sur son dernier single, intitulé « Near Bonix ».

Largement influencé par sa religion – le christianisme – et par ses recherches en théologie, King Zausage s’inspire aussi bien de poèmes écrits par des saints que de ses propres émotions ; « Near Bonix », écrit en pleine pandémie, est à écouter et à ressentir en prenant en compte le prisme du christianisme et de ses émotions. Ecrit lors d’une période d’isolation, il témoigne du sentiment du manque, de la solitude, mais également de l’amour, le tout décrit sans un mot sur une production aux percussions étouffées et à la lente montée électronique et rythmée en fin de parcours.

Michael Donoghue Night Thoughts

Michael Donoghue – Night Thoughts

On termine notre épopée électro-organique sur le premier titre du récent EP de Michael Donoghue, tous deux intitulés « Night Thoughts ». Michael Donoghue est un producteur de musique électronique dont les influences se situent entre les travaux des pionniers de Kraftwerk ainsi que de Jon Hopkins. Si les deux mondes sont aussi forts que singuliers, il les conjuguent en proposant sa propre version des choses. Inspiré également par les livres ainsi que les sensations du monde qui l’entoure, sa musique est le reflet musical de ses pensées ainsi que de ses expériences vécues.

Le titre d’introduction de son dernier EP, « Night Thoughts », démarre sur des nappes aux sonorités presque dissonantes, des notes sur lesquelles on arrête de se concentrer à l’arrivée du thème principal du morceau : une mélodie électronique stellaire jouée au clavier, qui s’intensifie à mesure que le morceau progresse ; le résultat est à la fois onirique et futuriste, nous laissant avec une impression de grandeur, comme si nous venions de traverser l’espace à grande vitesse, ou que nous ayons survolé de nuit la face sombre de la planète Terre.

On vous conseille également d’écouter l’EP tout entier après avoir écouté « Night Thoughts » – l’EP constitue en effet une très bonne manière de poursuivre notre playlist et d’embarquer pour un voyage au BPM plus accéléré ! Et si vous souhaitez réellement aller plus loin, on vous conseille l’écoute de son alter-ego Cosmosapiens, un alias qui lui permet d’exprimer une part plus sombre ainsi que des sonorités bien plus ambiantes. En écoute ci-dessous : son dernier EP « Pangea » !


Plus de playlists à retrouver sur notre compte Spotify. Si vous avez aimé cette playlist, nous vous conseillons d’écouter « Ambient & Downtempo » que nous mettons régulièrement à jour !

– disclaimer : sélection de titres effectuée via MusoSoup #SustainableCurator.

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About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

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