La scène électronique vit principalement des revenus du live. Représentations en club, en festival, en open air… ce sont des moyens de se faire connaître et rémunérer qui ont été coupés net par la pandémie mondiale, laissant de nombreux artistes sur le bas-côté, parfois sans revenus aucun. Comment faire donc pour que ces artistes continuent de pouvoir vivre de leur musique ? Underscope s’est donné exactement cette mission. Elle accompagne ainsi des labels en assurant non seulement une correcte répartition des droits, mais aussi et surtout en leur permettant d’être rémunérés sur une activité trop souvent mise de côté car jugée peu rentable : celle du disque.

 


Underscope, une plateforme qui accompagne jusqu’à présent 50 labels en édition, distribution et communication.

La plateforme Underscope a été fondée par Brice Coudert, l’ancien directeur artistique des soirées Concrete et de Dehors Brut, deux anciennes salles mythiques pour les amateurs de musique underground. David Coudert s’est associé à David Bossan, membre de la structure d’édition District 6, et d’autres personnes se sont jointes à leurs rangs afin notamment d’assurer le community management et les relations presse des 50 premiers labels signataires. Ils espèrent d’ici la fin de l’année doubler ce chiffre, une mission largement atteignable au vu des services que la plateforme propose.

Mais que fait exactement Underscope ?

Underscope est une structure qui accompagne à tous les niveaux les artistes et sorties de labels qui décident de signer avec eux. Ainsi, ils éditent, distribuent et communiquent presque à la manière d’un média sur divers canaux. Ces canaux sont notamment les plateformes de streaming – Underscope est présente sur Spotify, Deezer, Apple Music et Youtube. Ainsi, ils couvrent le scope entier des plateformes de découvertes musicales, et promeuvent les sorties des labels partenaires via des playlists, l’un des outils les plus efficaces en matière de découverte musicale à l’heure du digital.

« Nous avons un rôle éducatif à tenir sur ce sujet. La musique électronique est mal référencée sur les grandes plateformes de streaming alors qu’elle est très écoutée. Par exemple, il n’est pas possible de découvrir des musiques par label sur ces plateformes, alors que c’est souvent sur ce critère que la musique électronique circule. » – Brice Coudert pour Culture Matin.

Underscope playlists Anetha

La première playlist dévoilée par Underscope est signée Anetha, DJ et productrice techno.

Pour mieux comprendre cette envie de développer le numérique et les sorties de disques, reprenons la grande étude menée en 2016 sur le poids des musiques électroniques dans les revenus de la musique en France. Elle indiquait en effet que plus de 80% des revenus des musiques électroniques étaient générés par la diffusion en club, discothèques et festivals. Où se trouve le streaming dans tout cela ? Loin, très loin derrière (cherchez la zone orange).

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Underscope, une structure distribuée par Believe et soutenue par la Sacem.

Pour pallier à ce manque de représentation sur les supports de diffusion numériques, Underscope bénéficie d’un partenariat avec le géant de la distribution numérique Believe. Ainsi, ils travaillent de pair avec leurs équipes pour assurer une bonne mise en avant des sorties des labels et artistes en playlists. C’est le nerf de la guerre, l’entrée en playlist pour un artiste électronique à l’heure de la fermeture des clubs ; un partenariat comme celui-ci pourrait changer la donne à long terme.

Côté éditions, Underscope bénéficie d’un partenariat avec la Sacem, un atout non négligeable pour bon nombre de labels ne bénéficiant pas de structure éditoriale et donc ne collectant pas de droits d’auteurs. L’organisme de gestion collective avait déjà annoncé souhaiter soutenir la scène électronique, et c’est le cas pour Underscope qui est en partie financé par la Sacem. Une grande avancée pour la musique électronique, compte tenu du fait qu’en 2015, la Sacem a consacré 225 000 € d’aides aux musiques électroniques, soit seulement 7% de son engagement en faveur des musiques actuelles.

« Nous avons également présenté le projet à la SACEM il y a quelques mois, ils ont été très séduits et nous aident déjà financièrement. D’un autre coté, nous allons gérer la distribution digitale de tous ces labels via notre partenaire Believe, et surtout travailler à temps plein pour effectuer des actions qui feront en sorte que toute cette musique soit plus écoutée, et donc, génère plus de profits pour nos labels. » – Brice Coudert pour Tsugi Magazine

Ces partenariats uniques dans le milieu électronique sauront certainement attirer bon nombre de labels à eux. Underscope donne un réel espoir de structuration et de professionnalisation à ce milieu qui pour le moment ne bénéficiait pas d’une telle structure, ni d’un tel maillage professionnel qui permettra aux acteurs de la musique électronique d’être enfin fédérés et rassemblés sous un seul et même toit.

« Les moyens (humains et financiers) que nous allons déployer vont donc apporter une force de frappe inédite à notre scène et lui permettre, on l’espère, de mieux vivre de sa musique et de se développer artistiquement. » – Brice Coudert pour Tsugi Magazine.

Underscope feed communique lancement

• Brice Coudert sur Instagram pour annoncer le lancement d’Underscope.

Nouveau projet: UNDERSCOPE! (@underscopefeed)

Tout a commencé fin 2018, lors d’une discussion avec Quentin Courel, durant laquelle on essayait de trouver des solutions pour aider les labels et artistes français à mieux se développer… Nous voici 2 ans plus tard, avec un projet béton prêt à être lancé, une grosse team, plus d’une cinquantaine de labels signés ou en cours de signature, et un gros support de la SACEM.

Par manque d’organisation et de moyens investis, notre scène se maintient dans une précarité économique dont les seuls revenus reposent sur du tricotage de bouts de ficelles et de performances lives, souvent complétées par de petits jobs.

Alors qu’il était devenu totalement naturel pour tout le monde que la musique underground elle-même ne rapportait plus de revenus, mais simplement de la visibilité, des gigs et donc des cachets, le covid nous a vite montré la perversité de ce système. Sans bookings, sans revenus liés à leur musique, et quelque fois sans même la sécurité du statut d’intermittent, de nombreux.ses artistes undergrounds se sont retrouvés dans une situation économique catastrophique ces derniers mois.

Notre scène a-t-elle le luxe de se passer de revenus réguliers?

En créant Underscope, nous prenons le parti pris d’aller traquer, exploiter et developper tous les revenus possibles, en aidant les labels à se structurer en terme de droits d’auteurs et à augmenter leur visibilité sur les plateformes de streaming grâce à de très gros moyens  investis de notre coté. Coté public, Underscope se positionnera comme un media d’un nouveau genre, proposant de manière intensive musique, events et autre contenus faisant la part belle à notre scène. 

Labels/artistes, si le projet vous intéresse, présentez nous ce que vous faites en nous envoyant un email sur Contact arobase underscope point fr! Pour les autres, kiffeur.se.s et passionné.e.s de musique, restez à l’écoute, on va bientôt vous inonder de grande musique sous plein de formes différentes!


Underscope est à retrouver sur : leur site internet, Instagram, Facebook, Spotify, Deezer, Apple Music et Youtube. Tous les liens sont sur leur site internet.

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About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

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