Aujourd’hui, on arrête le temps. On s’évade un instant, une vingtaine de minutes exactement ; on ferme les yeux pour laisser l’esprit vaguer dans un monde fantastique, dystopique, ponctué de kicks et de nappes électroniques. On vous décrit là les grandes lignes du décor du dernier album du producteur français Mydgar, qui tient son pseudo d’un jeu vidéo connu de tous, Final Fantasy – de quoi influencer grandement la teneur de sa musique et des univers qu’il compose. Qui plus est, son album s’intitule « Vertigo », un titre qui souhaite au travers de la métaphore du vertige attirer l’attention sur les dommages causés par les hommes sur le monde alentour. On écoute donc « Vertigo », sorti vendredi dernier et disponible pour le moment sur Bandcamp.

« Vertigo », c’est 8 titres qui voguent entre techno mélodique et electronica ; c’est 8 titres dont deux featurings, l’un signé The Decatur, et l’autre signé Mazeult. Chacune des productions expriment des niveaux variés de calme et d’urgence, et le premier titre qui ouvre l’album, « Euphoria », nous donne l’impression de voyager à pleine vitesse dans une ville surpeuplée, au centre dynamique et au rythme de vie effréné. Une fois ce titre passé, c’est « Late Night » que l’on écoute ; un titre moins sombre que son prédécesseur, mais qui donne tout de même l’impression de rouler à pleine vitesse sur une autoroute vide, cette fois-ci, mais s’étendant tout de même à perte de vue. Puis, plus le temps passe, plus le titre progresse, laissant des synthés torturés prendre place au premier plan, se dévoilant à nous sous forme de conversation houleuse dans un langage qui nous est malheureusement étranger.

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Après avoir écouté » « Shake » en featuring avec la voix rauque de The Decatur, on écoute « Breathe », un des rares titres qui a été illustré d’une vidéo ; le clip de « Breathe » montre des grattes-ciel s’étendant à perte de vue, des vues d’avion se baladant au dessus des nuages, mais aussi des sites de construction, des quartiers surpeuplés… un tour du monde vu du ciel et en quatre minutes sur fond de musique électronique saturée, tantôt rythmée tantôt aérienne. Si la première partie du clip fait réellement état de l’impact de la main de l’Homme sur le monde, la deuxième partie du titre nous montre au contraire les forces de la Nature à l’oeuvre, les eaux qui dessinent les rivages, les arbres qui forment les forêts… un subtil message qui peut être lu de deux manières se dévoile alors : soit l’Homme prend le pas sur la Nature, soit cette dernière finira au contraire par reprendre ses droits.

Après « Breathe », dont le clip termine sur des images dévoilant la mer qui s’étend au delà de l’horizon, c’est « Lost At Sea » que l’on écoute, et sur lequel on a l’occasion d’entendre la voix d’Yseult s’exprimer en anglais – un titre à la fois fort et fragile qui offre une bouffée d’air frais à son auditeur. L’album poursuit ensuite sa course ; « Church » et ses violons apportent une touche épique à l’album, « Vertigo » quant à lui incorpore des sonorités industrielles et quasi 8-bit, apportant une touche plus expérimentale à l’album. Enfin, « Transfer » laisse libre court à l’imagination de son auditeur – l’outro frise avec les sphères de la musique ambiante et ce pour notre plus grand plaisir.

En somme, Mydgar a l’art de mêler la grandeur de l’electronica et la pénombre de la techno mélodique et saturée à son univers artistique, créant un contraste aussi intrigant que novateur. On reste à l’affût de ses prochaines sorties, et on espère pouvoir découvrir ces titres en live dans les semaines et mois à venir.


Mydgar est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming. Vous pouvez également le suivre sur Instagram !

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About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

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