La pop espagnole monte en puissance depuis quelques années maintenant, et parmi les artistes qui ont su trouver une place d’honneur chez ses auditeurs, on a La Chica. Artiste franco-vénézuélienne, elle est aussi bien une virtuose du piano qu’une excellente chanteuse, et son univers s’affine au fur et à mesure des sorties. La dernière en date ? Un album court nommé « La Loba » ; un album qu’elle sort dans un contexte particulier et personnellement difficile. Il a en effet été profondément marqué par le deuil, ainsi que par ces douze derniers mois. Son contenu est donc pour le moins cathartique : 7 titres minimalistes qui laissent pleinement sa voix s’exprimer tout en métaphores sur les différents états que le deuil fait vivre à tout un chacun.

On connaît tous La Chica pour son univers coloré et marqué par son héritage hispanique. Alors, lorsqu’on tombe nez à nez avec la pochette de cet album, on se prépare déjà à un changement majeur dans le paradigme de l’artiste. Blanche, épurée, elle la met à l’honneur aux côtés de deux protagonistes dans un décor surréaliste.

Ce changement de paradigme se ressent également sur tout l’album. Elle le dit elle-même à ses fans sur ses réseaux : cet album, c’est son piano, ses mains et sa voix, et il est le reflet de toutes les intenses émotions qu’elle a pu ressentir tout au long de cette année.

« Cet album, c’est mon piano, mes mains et ma voix. Il est à l’image de mon année 2020, une année charnière, intense, violente, mais qui m’a aussi permis de me reconnecter à moi-même comme jamais. J’ai eu besoin de l’illustrer musicalement afin de transformer la colère, la tristesse infinie, l’amour suprême… C’est un opus intime, sincère, emprunt de magie et de rituels. Il est dédié à mon frère Pablo. » – La Chica sur Facebook.

Le voyage en terres intimes que La Chica nous offre commence sur le très épuré « 3 ». Introduit par des vocalises traitées par ordinateur, la voix de La Chica se dédouble ensuite à la manière d’une FKA Twigs, pour laisser tout son être s’exprimer au sujet de la mort.

On enchaîne directement sur le titre phare de l’album, La Loba, signifiant « la louve » en espagnol. Inspiré de la légende mexicaine au nom éponyme et qui ressuscite les âmes perdues, « La Loba » est un chant qu’elle dédie aux femmes, et dont l’énergie saura aisément convaincre tous les genres. Empli d’une énergie communicative et qui rallie les troupes – ou, devrait-on dire, qui rassemble la meute – il est inutile de parler espagnol pour se sentir transporté en territoire tribal sur ce titre ; le clip qui l’accompagne le démontre sans réserves. Hypnotique, les quelques notes brutes de piano martelées tout au long du morceau soulignent les choeurs qui martèlent le mot « loba » sur des plans couleur rouge sang.

Une fois remis de l’état de transe dans lequel La Chica nous a plongés, on rentre cette fois dans un univers plus mélancolique et qui laisse cette fois parler l’artiste en anglais. « Drink » est certainement l’un des morceaux les plus tristes de l’album, et il permet à La Chica de s’exprimer sur l’absence de quelqu’un, sur l’envie de noyer ce sentiment dans l’alcool. À ceci s’ajoute le fait que « Drink », sur cet album, n’est autre qu’une variante d’un morceau existant, une variante d’un morceau à l’origine beaucoup plus dansant ; de quoi ajouter une dimension beaucoup plus sombre à sa version actualisée.

On arrive enfin sur les trois derniers titres de l’album que sont « Sol », un interlude et « Hoy (Lobo) ». On s’attarde tout particulièrement sur ce dernier, car l’artiste s’exprime presque a capella pendant près d’une minute, avant de s’accompagner au piano de nouveau. Le chant est terriblement mélancolique là aussi ; un état dans lequel bon nombre de personnes se trouvent en cette fin d’année.

La Chica La Loba

La Chica réussit encore une fois un tour de force avec ce nouvel album aussi intimiste que personnel. Une chose est sûre, nous avons hâte de pouvoir en profiter en live, une fois que cette nouvelle vague de pandémie sera passée !


« La Loba » de La Chica est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming. Vous pouvez également la suivre sur Facebook et Instagram.

Vous avez apprécié cet article ?

Faites un don pour nous soutenir !

About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

Vous lisez cet article sur votre téléphone ?

App Store application hauméa magazine
Google Play hauméa magazine hauméa application