La pop alternative : un genre musical qui porte bien son nom. Empruntant aux codes de la musique dite populaire, elle prend aussi son contre-pied, en y incorporant des références inattendues, plus osées, voire parfois plus expérimentales. Aujourd’hui, pour notre deuxième sélection, nous vous faisons (re)découvrir quelques unes des différentes facettes du vaste univers qu’est la pop alternative.

Au programme, ce sont les artistes Emilia Tarrant, Anna Mae Kelly, Christina Jewell, Mystic Waxx, Ouray ou encore Grace Savage qui nous donnent leur vision de la pop. Tantôt acoustique chez Emilia Tarrant, tantôt électronique chez Ouray ; notre playlist du jour vous fait vivre toutes sortes d’émotions !

Emilia Tarrant Honeymoon Phase

Emilia Tarrant – Honeymoon Phase

On inaugure cette nouvelle playlist avec la douceur de « Honeymoon Phase » d’Emilia Tarrant. Bercés dans un premier temps par quelques notes brutes de piano, quelques variations électroniques lui offrent la possibilité de poser sa voix et de nous envoûter à chaque couplet qui passe. Si le titre se veut essentiellement acoustique sur toute sa première moitié, l’intensité du morceau va crescendo et atteint des sommets lorsqu’un doux kick et des variations électroniques façon Låpsley viennent compléter la mélodie initiale. Ainsi, Emilia Tarrant déclame avec brio sur « Honeymoon Phase » les difficiles débuts d’une nouvelle relation amoureuse.

« Honeymoon Phase est basé sur les stéréotypes que l’on retrouve dans les contes de fées, qui disent que la plupart des nouvelles relations perdurent et se poursuivent jusqu’à la fin des temps. Il parle des hauts et des bas d’une nouvelle relation, des choix auxquels nous sommes confrontés lorsqu’on se demande si cela vaut la peine de se battre pour que ça dure, ainsi que l’inévitable cycle de la dispute. »Emilia Tarrant au sujet de « Honeymoon Phase ».

Originaire de Winchester en Angleterre, Emilia Tarrant a seulement quelques titres à son actif ;  « Honeymoon Phase » fait suite à son premier succès « If You Want Love », co-produit par l’un des producteurs de Coldplay Danton Supple. Avec « Honeymoon Phase », elle passe la barrière de l’acoustique et s’ouvre à des productions plus électroniques et alternatives.

Anna Mae Kelly White Lies

Anna Mae Kelly – White Lies

On reste dans un univers marqué par les instruments acoustiques, sauf que ce sont cette fois les notes de guitare et les nappes électroniques du dernier single d’Anna Mae Kelly, « White Lies », qui nous ensorcellent. Les instruments se perdent en réverbérations et s’imbriquent à la perfection les uns dans les autres, créant ainsi un univers mélodique complexe dans lequel le grain de voix caractéristique d’Anna Mae Kelly évolue. « White Lies » évoque ainsi sans filtre aucun les difficultés amoureuses, le fait d’être avec quelqu’un de violent, et le long parcours du combattant que certains endurent pour se détacher d’un être autrefois aimé.

« And all these times I was told I was never good
And I played and I cried, and I do what I could
I remember feeling like I couldn’t stand you »
– Anna Mae Kelly – « White Lies »

À seulement 17 ans, Anna Mae Kelly a déjà sorti plusieurs singles. Originaire de Kettering en Angleterre, elle a appris la guitare dès son plus jeune âge ; éprise d’une passion inconditionnelle pour la musique dès l’âge de 8 ans, c’est à 13 ans qu’elle commence à écrire ses propres paroles, et à 16 ans qu’elle publie son premier titre sur les plateformes de streaming.

Christina Jewell Ain't No Supermodel

Christina Jewell – Ain’t No Supermodel

On plonge cette fois dans le grand bain de la pop électronique alternative avec Christina Jewell. Résolument sombre et quelque peu séductrice, Christina Jewell envoûte son auditeur sur « Ain’t No Supermodel », un titre à la fois doux et amer qui parle de la nécessité de se surpasser pour atteindre ses objectifs, en particulier lorsque l’on ne naît pas avec un avantage social. Ecrit suite aux déceptions vécues dans l’univers de la mode et du mannequinat, « Ain’t No Supermodel » sonne comme une ode à la confiance en soi, comme un mantra à se répéter pour se prouver que l’on est capable de se surpasser pour atteindre ses objectifs.

« I ain’t no supermodel
I ain’t no legend’s daughter
I ain’t got no million dollars
Gotta work to, work it out »
– Christina Jewell – Ain’t No Supermodel

Rappelant sans difficultés les premiers titres de Tricky et les prouesses vocales de Banks, la canadienne Christina Jewell dévoile single par single un univers feutré, séducteur, teinté de messages forts et de références blues – on note notamment la guitare torturée en début de titre. Une vidéo filmée de façon impromptue est également disponible pour ce titre, vous pouvez la retrouver ici !

Article similaire : hauméa selects #1 | Six artistes qui contribuent à la diversité de la pop électronique indépendante.

Mystic Waxx Sleep

Mystic Waxx – Sleep

On vous l’a dit, la pop alternative est un univers terriblement vaste. La preuve en est sur le titre « Sleep » de Mystic Waxx, un titre sombre qui emprunte aux codes de la dark pop et du trip hop, le tout pour un résultat très atmosphérique et contemplatif. Fortement inspiré par Portishead, le duo Mystic Waxx pourrait se résumer à des mélodies sombres et une voix angélique, haut perchée et emplie d’émotions. Les paroles ont quant à elles été pensées autour de questions laissées sans réponse au sujet de l’état de conscience, un sujet philosophique discuté entre deux notes de violon.

« Beneath the surface of the world
They timelessly shiffting every soul
With every moment counted to your score
Will you return to sleep on ocean’s shore? »
– Mystic Waxx – « Sleep »

Basé à Londres, le duo Mystic Waxx s’apprête à sortir un troisième EP dans le courant de l’année, « Sleep » étant son introduction. Si vous avez apprécié ce titre, par ailleurs, nous vous recommandons grandement l’écoute de leur single « Tears Left To Cry » ou encore de leur EP « Kayla » – plus organiques et plus blues que « Sleep », ils dévoilent une autre facette du duo, tout en restant dans un univers largement trip-hop !

Ouray Everybody Knows

Ouray – Everybody Knows

Ouray nous emmène cette fois-ci dans un univers plus électronique, bien que toujours aussi rêveur et métaphorique. Si l’introduction nous laisse penser que nous allons avoir affaire à un titre calme, doux et introspectif, on est rapidement surpris par la rupture qui s’opère après seulement quelques dizaines de secondes ; les paroles deviennent saccadées et les phrases s’entrechoquent sur une instrumentale très électronique, le tout laissant l’auditeur captivé et agréablement surpris par ce changement de ton.

Ouray laisse volontairement l’auditeur donner un sens aux paroles minimalistes de ses titres ; à la manière de Daft Punk, de Madeon ou de beaucoup de producteurs de musiques électroniques, c’est le sampling qui guide Ouray dans ses productions. Jouant ainsi avec des bribes de musiques pré-existantes, il les décompose pour créer son propre univers à lui, tout en y incorporant des références plus ou moins directes aux producteurs qu’il affectionne.

Grace Savage Rag Doll

Grace Savage – Rag Doll

On termine notre sélection avec le dernier single de Grace Savage. « Rag Doll » est un titre solaire, l’instrumental se veut faussement joyeux, et permet à l’artiste de s’exprimer dans une voix soul à laquelle de multiples effets ont pu être ajoutés une fois enregistrée. Si souvent la magie d’un titre réside dans sa mélodie, dans le choix de ses instruments ou dans l’ambiance créée par l’instrumental, sur « Rag Doll », c’est la voix de Grace Savage qui fait tout le titre. Capable de passer des graves aux aigus d’un claquement de doigts, la chanteuse s’exprime allègrement sur ses sentiments amoureux, tout en état incapable de pouvoir dire « je t’aime ». Un titre paradoxal et ironique et pourtant empli d’émotions !

« Rag Doll occupe une place vraiment spéciale dans mon cœur. C’est un peu ironique qu’une chanson sur le fait de ne pas savoir dire « je t’aime » s’est avérée être celle qui m’a aidée à accomplir l’étape la plus romantique de ma vie. J’ai écrit ceci pour ma petite amie il y a quelques années lorsque nous sommes sorties ensemble pour la première fois. Je savais que je ressentais beaucoup pour elle, mais j’étais terrifié à l’idée de lui avouer et de me rendre vulnérable par la suite » – Grace Savage au sujet de « Rag Doll »

Grace Savage est une artiste britannique qui avant que la pandémie nous bloque tous avait eu la chance de pouvoir se produire en live sur les prestigieuses scènes de Glastonbury ou encore de Great Escape, pour ne citer qu’elles. Sa fanbase ne fait que de s’agrandir de jour en jour ; si vous avez apprécié « Rag Doll », on vous conseille vivement d’écouter « Running Under Water », un titre qui lui a valu d’être jouée sur BBC1 Radio !


hauméa selects #2 est également disponible sur notre compte Spotify. Si vous avez apprécié cette playlist, nous vous suggérons d’ajouter « Pop & Alternative » à vos favoris – nous mettons régulièrement cette playlist à jour !

Disclaimer : cette sélection de titres et d’artistes a été effectuée sur MusoSoup — #SustainableCurator.

Vous avez apprécié cet article ?

Faites un don pour nous soutenir !

About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

Vous lisez cet article sur votre téléphone ?

App Store application hauméa magazine
Google Play hauméa magazine hauméa application