On connaît VIMALA pour sa musique sombre, ses morceaux électroniques aux rythmiques proches de la techno mais dont la voix singulière et les nappes éthérées rendent ses derniers beaucoup plus atmosphériques et cinématiques. S’il a grandement été remarqué pour son premier EP « Sailing Soul » en 2016 et son single « Ages » en 2018, il a depuis sorti de nombreux titres, et parmi eux, il y a son dernier single « Chaos », un titre qui sort de sa musique sombre ordinaire et qui dévoile une autre facette de l’artiste. Dévoilé vendredi dernier, « Chaos » s’accompagnera demain d’un clip aux allures surréalistes, un clip que l’artiste dévoile pour nous en avant-première aujourd’hui. À découvrir ci-dessous !

« What I need is something
Something to pull us all together »
— VIMALA – Chaos

Comme on le mentionnait plus haut, « Chaos » est un titre qui dénote dans les oeuvres de VIMALA. Il nous a en effet accoutumés à des oeuvres sombres, dans lesquelles sa voix nous hante et dans lesquelles les paroles sont, à l’oreille tout du moins, à la frontière de l’abstrait. Ici, sur « Chaos », c’est l’inverse qui se produit ; les rythmiques se font sèches et claires, et la voix d’Adrien Casalis se veut audible, volontairement : les paroles dépeignent en effet les constats qu’un être humain fait sur le monde qui l’entoure.

Ce sentiment, VIMALA le retransmet à merveille dans une vidéo réalisée par ses soins. On y voit, au travers de plans aériens, des terres et reliefs s’étendre à perte de vue, seulement les couleurs de ces paysages ont été altérées ; doit-on y voir là l’oeuvre de la main de l’Homme et ses dérives ? La réponse se trouve dans les pensées du spectateur.

Afin d’en savoir plus sur qui se cache derrière cet énigmatique pseudonyme qu’est VIMALA, et afin d’en savoir plus sur ce titre et cet EP à venir, nous lui avons posé quelques questions !

1. Hello VIMALA ! Peux-tu te présenter en quelques mots pour ceux qui ne te connaîtraient pas encore ?

Salut Hauméa, je suis Adrien Casalis, je fais de la musique de films, séries et pub. Vimala est mon projet électro sur lequel je chante et triture des synthés pour en faire des morceaux.

2. Tu es présent sur la scène électronique française depuis plusieurs années à présent, et tu as forgé une musique sombre largement marquée par ta voix (et ce dès ton premier EP « Sailing Soul » mais aussi sur ton album « Stromboli » ou encore tes doubles singles qui s’en sont suivis). Comment est-ce que tu as trouvé ta signature sonore, ce savant mélange de musique à la fois cinématique et club et de ces paroles torturées ?

Dur à dire mais je dirais que j’ai pris ces trois éléments dont tu parles : la voix, la musique cinématique et le club et j’ai collé tout ça, parfois ensemble, parfois en patchwork. Chaque morceau a d’ailleurs un des ingrédients qui ressort plus que les autres. C’est ce qui a donné des morceaux très chanté comme « Sailing Soul », des morceaux club comme « 1982 », mes intros ou outros en mode BO de film, ou un mélange plus équilibré comme « Ages » ou « Falling Down ». Ensuite il y a mon goût pour ce qui est sombre qui a créé une unité à tout ça.

3. « Chaos » est un titre qui annonce un futur EP à venir chez Rouge Néon Records, et c’est on doit dire un titre quelque peu différent de tes précédentes productions ! Est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui a motivé la composition de ce titre ainsi que l’écriture de ses paroles ?

« Chaos » est un morceau qui me suit depuis plusieurs années. Je l’ai beaucoup joué en live. Il est très différent et ne trouvait pas vraiment sa place dans mes EP et maxi précédents. Je crois aussi que j’aimais tellement ce morceau que je voulais tout le temps retravailler la prod dessus et je ne le sortais pas. J’ai fini par presque tout virer. J’ai même laissé mes premières prises voix pour avoir le son le plus brut possible. Une rythmique, une basse, une voix, et un clavier pour le refrain.

J’ai écrit ce morceau de manière très spontanée et honnête. Un matin je me suis levé je me suis dis : c’est quand même un sacré bordel, le monde, les relations entre les êtres vivants, notre rapport à la nature et la planète. Je me sentais comme un mec qui se réveille au milieu d’un champ de bataille et qui ne comprend pas ce qu’il lui arrive.

Similaire à VIMALA : Alerte clip hypnotique : le dernier single de Monolink, « The Prey », met en exergue toute la beauté du monde qui nous entoure.

4. Qu’est-ce qui est venu en premier par ailleurs, la musique ou les paroles ? Comment produis-tu tes titres habituellement ?

Ça peut varier en fonction des morceaux. Pour « Chaos » je suis parti de la rythmique. En général il y a un élément musical d’abord, une rythmique, ou une suite d’accords. J’écris les paroles dessus et je finis l’arrangement du morceau ensuite. Ça m’arrive de finir presque complètement une instru mais ça devient vite un enfer à caler une voix dessus ensuite. Si je ne place pas la voix au plus tôt dans le processus, ça devient très dur de lui trouver une place. J’ai des instrus par exemple sur lesquelles je ne peux plus poser de voix, c’est comme trop tard.

5. On te connaît aussi, en parallèle de ton activité de compositeur, réalisateur de films et de clips ; tu produis par ailleurs la totalité de ces derniers, y compris « Chaos ». Peux-tu nous en dire plus sur le sens de ces images, et notamment sur le choix des couleurs ?

Pour le clip de « Chaos » l’idée était d’incarner cette entité qui se réveille sur un champ de bataille ou ici sur une planète pré ou post humanité ! C’est un mélange de plans de drone modifiés et de 3D. Je voulais une terre d’une autre réalité. Une terre qui aurait connu un autre destin. Pour les couleurs je me suis inspiré de la planète Mars bien sûr, et j’ai rajouté l’idée d’un liquide ou d’une matière bleue sous la terre. Comme de l’or bleu. Un pote m’a dit il y a quelques jours qu’apparemment il y a ça dans le dernier Godzilla ou truc du genre. J’étais dég !

6. Je sais que tu viens tout juste de sortir « Chaos », mais est-ce que tu peux nous en dire plus sur ce qui nous attend d’ici à la sortie de l’EP ? Et aura-t-il la même teneur que « Chaos » ou aura-t-il au contraire une saveur musicale autre ?

Alors ce que je peux te dire c’est que l’EP CHAOS se composera de 7 titres, dans l’ensemble assez chanté et downtempo. Plus proche des mes premiers morceaux que de mes morceaux dit “club”.  Il y aura aussi un feat avec ORI un artiste basé à Berlin qui a une voix magnifique. Il y a dedans des morceaux que je travaille depuis pas mal d’années. C’est mon EP le plus minimal et personnel je pense, c’est d’ailleurs assez flippant de le sortir je dois dire.

7. Egalement, tu as sorti il y a peu un excellent EP néoclassique intitulé « Ghost » et ce sous ton vrai nom. Est-ce quelque chose que tu vas continuer à faire en parallèle de VIMALA ?

Oui carrément, je vais alterner les sorties Vimala et Adrien Casalis suivant mes productions. Je voulais sortir mes morceaux instrumentaux, plus orienté néoclassique, ambient et expérimental, et je me suis dit qu’il serait plus cohérent de les avoir sous mon vrai nom. Les morceaux électro, chantés, plus pop dans un sens, sortiront sous Vimala.

Découvrez une autre facette de VIMALA : Adrien Casalis compose « Ghost », un EP et récit d’une histoire surnaturelle racontée au piano.

8. Enfin, peux-tu nous dire s’il y a un artiste que tu suis de près en ce moment ?

Pas un artiste en particulier mais je dirais que les deux artistes que je check le plus et dont j’attends toujours les sorties c’est Nicolas Jaar et Nils Frahm. Du coup je suis assez impatient d’écouter le nouvel album de Darkside, le premier étant un de mes albums de chevet. Après en ce moment j’écoute pas mal Galore de Oklou ou le dernier album de Para One, j’ai hâte de voir le film qu’il va sortir à la suite de son album.


VIMALA est à retrouver sur toutes les plateformes de streaming. Vous pouvez également le suivre sur Instagram !

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About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

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