On a tous-tes, de temps à autre, des coups de coeur musicaux. Vous savez, ces musiques qui vous touchent dès les premières secondes, qui, suite à un assemblage savant de quelques accords, de quelques instruments ou de quelques paroles scandées vous transpercent et vous marquent à tel point que vous savez que cette chanson, cet EP, cet album restera dans votre mémoire très longtemps. Eh bien c’est exactement ce qui s’est passé lorsqu’on a écouté TETHA. L’artiste, qui évolue dans une veine dark pop très alternative – et qui, vous le verrez d’ici quelques lignes, s’est entourée de producteurs de renom pour ce titre et son futur EP – s’apprête à dévoiler demain au grand jour le premier titre de son projet solo. Le single s’intitule « BURN », et TETHA a accepté de le dévoiler en avant-première pour nous aujourd’hui. Préparez-vous à un voyage aux confins de vos émotions !

« The event horizon has no return
But I’m the one who set the flame,
When all the garden was asleep »

– « BURN » – TETHA

D’emblée, l’ambiance s’installe. Il suffit de quelques vocalises, quelques harmonies pour que TETHA inscrive son auditoire dans son univers. Et il ne faudra pas plus que ces quelques première paroles pour nous faire comprendre que l’artiste, au sein de son clip – tourné sous forme de plan séquence – parle d’elle, et s’apprête à y laisser mourir, aux yeux de toutes et tous, une part d’elle-même. Hypnotique, sa voix se dédouble, se superpose, interagissant subtilement avec l’environnement sonore qui prend place autour d’elle – frissons garantis. Et cette mélodie, tantôt claire tantôt saturée, tantôt omniprésente tantôt suspendue dans l’air, silencieuse, fait se répondre en écho les tourments qui se jouent dans l’esprit de TETHA. Autant vous dire qu’on a hâte de pouvoir écouter le reste de l’EP tant ce premier titre place la barre haut artistiquement et émotionnellement parlant !

Pour en savoir plus sur l’artiste et son processus créatif de manière globale, nous lui avons posé quelques questions.

TETHA Fhin Bauma Malvina meinier burn bound to lose les disquaires

1. Hello TETHA et merci beaucoup d’avoir accepté de révéler pour nous en avant première ton premier titre ! Avant qu’on se penche justement sur le titre et le clip qui l’accompagne, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots aux les personnes qui ne te connaîtraient pas encore ?

Hello Cloé ! Je suis TETHA, je suis une chanteuse, auteure et compositrice de dark-pop electro et j’habite dans le 94. Je sors mon premier single et clip  « BURN » ce mardi, et mon premier EP « Bound To Lose » le 18 novembre.  TETHA c’est des lignes de chant pop et actuelles qui viennent se poser sur une production déstructurée et expérimentale, qui emprunte aussi bien ses sonorités aux 80s qu’à la techno. Les textes sont introspectifs et parlent de sentiments deeps et parfois trash, en essayant d’être le plus honnête possible. J’écris sur des épisodes de ma vie qui m’ont marqués et j’ai un besoin thérapeutique de les sortir. Une fois que le texte est écrit et qu’il se pose sur la mélodie, je suis comme consolée, et la chose prend une tournure un peu plus légère. Les textes et l’ambiance générale des morceaux est toujours très sombre.

2. C’est ton premier titre en solo – un titre nommé « BURN » et qui annonce un EP à venir le 18 novembre – mais est-ce que tu as joué dans des groupes auparavant ?

Tout à fait, j’ai joué et porté un groupe de rock alternatif pendant 4 ans avant de me lancer seule. Le projet s’est arrêté brutalement en avril 2020 et je me suis retrouvée à vide, ce qui a permis à TETHA de naître un an et demi après. Au final ce que j’ai vécu comme un échec s’avère être une énorme leçon de vie. Pour moi, se lancer en solo était un gigantesque défi et je ne me croyais pas capable d’y arriver alors que pourtant, c’est comme ça que je me projetais quand j’ai commencé à chanter et composer, très jeune. J’ai du faire face à beaucoup de parties de moi-même qui étaient persuadées que je n’avais pas les épaules ou que j’étais trop timide. Beaucoup de syndrome de l’imposteur aussi. J’ai compris que j’allais devoir faire preuve de patience et de tolérance envers moi-même, et, quand j’ai commencé à observer que chaque pas comptais j’ai pu croire de plus en plus au process et c’est devenu concret. Et au final, je me reconnais 1000 fois plus dans ce nouveau projet.

3. Je sais que tu as été bien accompagnée pour la production de ce titre et de ton EP : est-ce que tu peux nous en dire plus sur les personnes qui t’accompagnent autour de cette sortie ?

Oui, j’ai cherché à m’entourer le plus possible avant même que le projet n’existe. J’ai écris l’EP entre septembre 2020 et juin 2021, sans penser que ces morceaux sortiraient un jour sous un projet solo. C’était le confinement, le couvre-feu, et j’avais besoin d’écrire et c’est aussi la période à laquelle je me suis mise à produire ma musique.  En août 2021, je travaillais dans un bar sur la mer qui n’était pas toujours rempli et j’avais le temps de brainstormer les yeux dans le vide. C’est là qu’une petite étincelle m’a permis de capter que j’avais largement assez de titres pour un premier EP, et plus d’excuses pour ne pas me lancer.

J’ai contacté dans la foulée le réalisateur et directeur artistique Tom Josso. Je voulais developper en tandem un univers visuel fort et cinématographique. C’est donc le premier mouv que j’ai fait pour lancer la machine. Ensuite, j’ai contacté le producer et musicien Fhin. J’étais littéralement amoureuse de son album « TRAUMA » et je voulais travailler avec lui sur mes titres. Je lui ai simplement envoyé un DM sur Insta avec mes maquettes et c’était parti. Puis, un second producer est entré dans le projet et c’est BAUMA, qui a apporté sa pâte déstructurée et expérimentale. C’est lui notamment qui a produit « BURN ». Je suis très reconnaissante de pouvoir travailler avec ces 3 personnes extrêmement talentueuses.

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4. Quelle place occupe « BURN » dans cet EP ? Est-ce que tu le considères comme son titre « phare » ?

« BURN » est le premier titre que j’ai écris, pendant cette période à vide qui a été très difficile car ça a aussi été le moment où beaucoup de fractures de ma vie se sont réouvertes. C’était le chaos. Au début je n’arrivais même pas à écrire, et puis ce titre a finalement vu le jour et ça m’a fait un bien fou. Ce n’étais pas prévu comme ça initialement mais je suis très heureuse que ce titre sorte en premier, et symboliquement c’est très fort pour moi.

Il y aura un 2e clip qui sortira en 2023, et ce sera cette fois-ci le titre phare de l’EP.

5. Les paroles du titre sont très poignantes : on t’entend dire « don’t worry I am gone » à plus d’une reprise ; si la question n’est pas trop indiscrète : de quoi parles-tu exactement ?

Les paroles parlent d’autodestruction, de la fin d’un cycle et d’un chapitre. Il y a aussi beaucoup de regret, de culpabilité et de remise en question. C’est la fin d’une relation qui devient toxique et blesse l’autre, où partir et lâcher prise est la seule option. Mais c’est aussi le sentiment de vertige face à l’autoéxécution d’une partie de soit-même lorsqu’on met consciemment un terme à quelque chose auquel on tient.

6. Quant au clip qui l’accompagne et qui sera disponible partout dès demain : il s’agit là d’un plan séquence où l’on te voit à bord d’une voiture sur le point d’exploser… et les policiers qui se rendent sur la scène semblent presque désespérés, à deux doigts de laisser la voiture exploser. Le plan séquence semble offrir une autre lecture à ce titre : comment est-ce que ce scénario a été pensé ?

Le scénario a été génialement et subtilement pensé et proposé par Tom, qui a plus que compris le sens du morceau. Le récit est l’incarnation d’un événement inéluctable, racontant chaque étape qui l’accompagne : celui qui tâchera de l’empêcher, ceux qui voudront intervenir par la force, ceux qui regarderont et commenteront, et enfin, ceux qui raconteront l’histoire.

À la fin, on se rend compte qu’il ne reste que moi vs moi, sur le point de faire exploser une version antérieure de moi-même dans cette voiture. Ca symbolisme la fin d’une époque et le début d’une nouvelle, une renaissance. Mais je pense que le récit est riche et énigmatique, la porte reste ouverte à d’autres interprétations et c’est ce qui me plaît le plus dans le cinéma.

7. Tu t’apprêtes à te produire le 26 octobre sur Paris aux Disquaires : c’est ta première date en tant que TETHA ! Comment te sens-tu vis à vis de la représentation scénique ? Est-ce une grande partie de ton projet musical ?

Totalement ! Je viens de la scène rock où tout prend sens en live. Je ne fais plus le même style de musique aujourd’hui mais je tiens à garder une énergie organique sur scène. Je suis accompagnée d’une harpiste electro qui est aussi aux synthés et d’un batteur. Il y a aussi beaucoup d’éléments de prod dans des bandes mais avoir des musiciens sur scène avec moi était important. Je suis très contente du live qu’on a créé avec Camille et Baptiste, et tellement impatiente de le jouer mercredi.

C’est fou mais je n’ai pas fait de live depuis que mon précédent projet s’est arrêté et fun fact, la dernière fois que j’ai joué avec ce groupe c’était juste avant la premier confinement, aux Disquaires. La boucle est bouclée bisous.

8. Et comme j’aime bien finir mes interviews par une question qui permet aux lecteur-ice-s de découvrir des artistes grâce aux artistes que j’ai en interview : est-ce qu’il y a un-e artiste que tu suis en ce moment de près et si oui pourquoi ?

Je vous invite à découvrir Malvina Meinier, c’est une artiste que produit aussi BAUMA. L’entièreté de son travail et de la musique qu’elle a sorti est extrêmement riche, allant de musique classique jusqu’à des productions numériques très produites, détaillées et avant-gardistes. Et puis elle a juste écrit les arrangements orchestraux de Pomme et était son invitée il y a quelques jours à Radio France. C’est une femme et artiste très inspirante !


TETHA sera à retrouver sur toutes les plateformes de streaming dès le 25 octobre. Vous pouvez également la suivre sur Instagram !

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About the Author: Cloé Gruhier

Rédactrice web depuis plusieurs années, j'ai une passion prononcée pour les musiques électroniques et alternatives. Des envolées synthétiques de Max Cooper aux mélodies et textes introspectifs de Banks, mon radar détecte les nouveautés des scènes indépendantes françaises et internationales, et ce entre deux stratégies de communication pour des labels et artistes indépendants !

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